lundi 2 mai 2011

21/1/11 De Santa Barbara à Big Sur :Union de la Nature et de l’Homme

Ce que nous avons vécu comme expérience, partant de cette cité de Santa Barbara pour nous enfoncer dans 150 km de corniche, union de la nature et de l'homme se résume bien par cette phrase inscrite au fronton du Palais de Justice de Santa Barbara : « GOD GAVE US THE COUNTRY. THE SKILL OF MAN HATH BUILT THE TOWN. »  « Dieu nous a donné le pays. Le génie de l’homme a construit la Cité. »


Nous passerons encore une journée à Santa Barbara, ce mercredi 19 janvier. Un des fleurons de ce génie de l’homme est ce palais de justice (reconstruit à l’identique, style espagnol, après le tremblement de terre des années 1920)

L’on y juge toujours

 la ville  se contemple d’en haut, dans son écrin de montagne


L'histoire de ce lieu vous pénètre dans les pores à travers ces fresques : les « Indiens » accueillant les arrivants espagnols, la domination espagnole puis mexicaine.





A l'entour de ce palais,   le travail de l’homme continue à s’exprimer dans ces oeuvres



on les croirait "vrais"...

Il faut toucher pour le croire!  la tortue est vraie! 

Le matin, à 7 heures, pour le petit déjeuner, j’avais participé à une rencontre Rotary. Travail et engagement de l’homme responsable de sa cité. Toujours cette efficacité de ces réunions que j’apprécie : démarrage à 7 heures tapantes, prière à Dieu/ salut au drapeau américain, arrêt à 8h30 précise. Après des échanges en petits groupes, autour de la table pour le petit-déjeuner américain : (œufs, bacon, céréales, légumes, tous types de gâteaux, fruits, …) travail sur les actions pour la communauté et aujourd’hui présentation d’un camp pour jeunes à Santa Barbara : l’on  y accueille ceux de 5 ans à 18 ans, pour des sports, activités diverses, aides scolaires afin d’en faire des « citoyens responsables » . Cette association qui accueille plus de 600 jeunes a besoin des fonds du Rotary pour rénover leur cuisine.

Certes, dans cette réalisation de notre monde tout n’est pas « parfait » : ce soir, en me promenant, je m’approcherai d’un attroupement dans un parc. Une distribution de nourriture et de produits d’hygiène pour des « SDF ». Une équipe de médecins et soignants étaient également présents. Si je n’ai pas encore osé demander comment on appelle les SDF ici, j’ai pourtant, avec discrétion, glané quelques infos. C’est une communauté chrétienne qui toutes les semaines vient à la rencontre de ces personnes. J’apprendrai que quasiment tous les jours il y a ces échanges, organisés par des communautés différentes. J’ai demandé ce qui amenait certaines personnes à vivre ainsi en marge : ce sont des « histoires individuelles» m’a t-on répondu, chacune différente, certains par choix, d’autres par difficulté économique. Je peux comprendre ce choix de sortir d’une démarche de consommation, pour éventuellement aller dans une démarche de contemplation et de soutien de ce monde par ce type d’action. Je le comprends moins et ne l’accepte pas si c’est pour traîner et se droguer, quel que soit le type de drogue…

Du travail existe : en montant vers le Nord, nous traverserons d’immenses espaces d’agriculture: œuvres de l’homme : des immensités de champs de salades,  de la Vigne… 


des champs actuellement labourés pour des semailles. Partout des travailleurs.

Nous traverserons également des immensités de terres avec des élevages de bovins et chevaux.


Pour nous retrouver, sur 150km, le long de cet Océan, sur cette route ouverte en 1937 ; une corniche, une corniche où la nature est reine.
Et au début de cette route, le génie humain fécondé du rêve de William Randolph Hearst, (1863-1951) magnat de la presse à son époque (voir Citizen Kane)  a créé ce château.


Fils d’un chercheur d’or, brillant ingénieur des mines, devenu à la quarantaine riche  (il cherchait de l'or....il trouva des filons d’argent) et d’une institutrice de 19 ans, W. R Haerst sera élevé sur ces terres immenses que son père acheta. Cette terre était le lieu où ils venaient camper. Ces rêves sur cette terre, entre ciel, montagne et océan, furent enrichis d’un voyage pendant 1 an et demi en Europe quand il aura 10 ans, avec ses parents ( il a été subjugué par le mont St Michel).  Son projet au moment où d’autres ne pensent qu’à la retraite (51 ans) il le réalisera avec la première architecte femme au monde Julia Morgan diplomée de Berkley et de l'école des beaux arts de Paris.  Ce joyau est l'union de tous les styles  (romain, grec, égyptien, gothique, moyen âge, germanique, anglo saxon) en vibration avec ce lieu entre montagnes, mers et ciel.





Surtout, les objets d’arts, collectionnés partout dans le monde, habitent ce lieu de vie et ne sont pas tués comme dans des prisons musées.





Les petits esprits chagrins ou journalistes pressés peuvent discuter certains aspects ou certains choix, la réalisation  d’un homme fécondé par son rêve s’offre ici. Cela est.  Lucie sera marqué par la visite de ce château,  où l’esprit du créateur est toujours présent; elle prendra de nombreuses photos, mais surtout observatrice comme toujours s'en inspirera pour le futur.  Nous achèterons un livre qui présente ce château, il sera dans le grand salon à Dangy.  (Ce château et l'intégralité de son contenu  d'une valeur inestimable a été offert au Département Californien des Parcs par les héritiers)

Nous terminerons cette remontée vers San Francisco dans un autre joyau de la nature, Big Sur ( 60 Km sur cette côte portent ce nom): pour notre nuit, une « cabane » élégante dans un bois de Séquoias.



Entourés de l’esprit des premiers pionniers bucherons (dont les Pfeiffer) venus ici vers les 1850. Entourés également de grands écrivains. Jack London explora cette corniche à cheval.  D’autres grands écrivains et artistes sont venus ici, refusant, à un moment donné de leur existence, le style de vie américain. Beatniks avant l’heure. Après avoir galéré en Europe et Paris, Henry Miller a vécu ici de 1947 à 1962. Il développera sa sagesse. Il sera surnommé : Miller Bouddha. Kerouak, un fou furieux, viendra y soigner une gueule de bois enkystée après une vie de débauche.

Quels autres esprits rencontrerons nous demain ? Je choisis de plus en plus la compagnie de ceux qui créent et jusqu’au bout, pas les « traine savates, ni les beaux parleurs, ni les réalisateurs « virtuels ».  Quelle œuvre vais-je créer maintenant pour les 30 ans de vie à venir, en appui sur l'homme que  j’ai construit. Cela ne fait que commencer et il me faut m’atteler à créer notre village le monde. 

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