lundi 2 mai 2011

7/2/11 Vivre à Groveland, cité de chercheurs d'or, à l'entrée de Yosemite Park. .

Aujourd'hui lundi 7 février, nous quittons Groveland,  après avoir séjourné dans cette cité et région de chercheurs d'or pendant 4 jours.
Cette cité est comme nichée au coeur d'un paysage de Vosges, simplement plus vaste, avec des arbres plus hauts:  le toujours "plus" des US


des voitures également plus grandes et plus hautes ici car il faut pouvoir affronter de plus grandes chutes de neige... toujours  du plus


Groveland où comme dans toutes les cités et bourgades américaines, les différentes associations et communautés sont affichées à l'entrée, pour une implication de tous à travers des engagements.



Nous nous installerons dans la vieille ville quasiment identique depuis son origine, (1850) avec ces avancées couvertes et en bois, où résonnent encore les bottes des cow boys. Je me suis amusé à entendre mes santiag vibrer. 


 Nous logerons dans cette demeure de mineur, découverte par Lucie.  Cette maison typiquement américaine de l'Ouest, fut construite en 1899, pour une veuve de chercheur d'or. Elle y élèvera ses 8 enfants. Un siècle après, en 1999, elle fut transformée en maison d'hôtes.


Nous y avons loué une chambre, au premier, avec notre balcon.  Nous y vivrons 4 jours. Surtout,  exceptionnel, nous y vivons quasiment seuls. Nous faisons vraiment l'expérience d'être américains avec ici les fantômes des chercheurs d'or de cette vallée. 



Quel est l'or pour moi? pour nous?  à notre époque?  je vais me mettre à la recherche des pépites.

Pépite du passé: ce saloon, le premier Saloon de Californie.


Pépite ce jeu: j'apprendrai à y jouer à ce jeu de mineurs: the liers' dice. "le dé des menteurs". On peut y jouer à 2, 3, 6... chacun avec un récipient en cuir et 5 dés. Il s'agit de deviner sur le nombre de dés disponibles en fonction du nombre de joueurs combien de dés de tel nombre sont réellement tirés.



Pépite cette tradition des dollars épinglés au plafond: un billet de 1 dollar (ou plus) entoure une pièce de 25 centimes (a quarter) sur laquelle est une punaise: il s'agit de la planter au plafond, en lancant très fort; une fois par an ceux qui ont réussi sont invités à une "party"... l'on met en jeu les dollars, cela sert entre autre à financer l'école du village.



Pépites,  notre participation  à la vie de la Communauté.
Dimanche, notre hôtesse nous  a emmené dans son église: une communauté protestante, non affilié. Accueillis et présentés à la Communauté nous participons à l'office. Comme toujours, dynamique, engagé, joyeux, décontracté, fervent... avec ce "Pavarotti local" qui élève les âmes avec sa voix et sa prestance! 
L'après midi, je retournerai au Saloon, car c'est la journée du "Super ball": la finale des clubs de football américain. Là, entourés des supporters, pariant, nous boirons de la bière locale et je me ferai un peu initier aux règles très complexes de ce football, jeu très très stratégique. 

La soirée s'avance sur notre cité et son golf 



Soir et nuit, moment pour moi de dialoguer avec les fantômes et esprits de ce lieu.
A côté de notre demeure, un magasin d'antiquités et d'objets multiples, son nom :


Mot américain que j'affectionne: "the occurence and development of events by chance in a happy or beneficial way." La survenue d'évènements non recherchés, qui se présentent: ils font progresser. Découvertes de pépites d'or non attendues, basculements de vie. Hasards/chances saisis.

Chercheurs d'or certes, et certains et bp en cherchaient même si l'on pense que uniquement 30% de l'or aurait été découvert.(certaines mines pouvaient receler jusqu'à 100 millions de dollars d'or).  Pour certains, comme pour les alchimistes du moyen âge, le but final n'était pas nécessairement de trouver l'or et de devenir riche mais dans cette quête de se réaliser humain.  L'historien du lieu, au saloon toujours,  me fera part de cette anecdote locale arrivée dans la rue. Au début du 20ème siècle, la maison d'un mineur décédé brûla; quelques jours après, lors d'une forte pluie, la rue fut couverte d'or. Tout le monde se précipita et voulu chercher sous la chaussée. On découvrit que l'or venait de la cave du mineur: la quête était l'important pour lui. Lucie a certes réalisée une oeuvre, le château de Dangy. Cette oeuvre existe, mais surtout à travers cela, elle s'est réalisée, elle,  Dame.

Quel est mon or à moi? effectivement là où est ton trésor là est ton coeur.

Serendipity/ opportunité à saisir: pendant 2 nuits, en écrivant je vibrais de l'excitation, dans tout mon corps, de l'excitation de ces chercheurs d'or, en attente de la pépite, en attente pour moi des mots qui m'expriment et réaliseront mon oeuvre:  excitation, tremblements de tout mon corps pour extraire le mot et l'idée.

Serendipity/opportunité à saisir: lors de notre office religieux, le sermon de "la" pasteur portera sur la nécessité de se libérer de toutes les idées préconçues et même des engagements, s'ils nous empêchent d'avancer, s'ils nous empèchent de respirer. Depuis 2 jours, je tousse: je connais ce symptôme physique dans ma vie, quand il me faut ouvrir des oeillères, dépasser des idées avalées et non discernées. Et dans cette communauté, début avril, suivant un rituel lié à un poème de Rumi (poète soufi du 13ème) chacun brisera un verre dans lequel ils aura déposé après discernement tout ce qui l'empêche de laisser le souffle l'envahir,  tout ce qui empêche de respirer. Comme ce rituel, dans les mariages juifs, où un verre est brisé, symbole entre autre qu'il faut repartir, à deux, unis,  au delà des concepts hérités du passé. Oui, définitivement oui à ces rituels ou sacrements qui réalisent le symbolisé. Freud n'a définitivement pas été au bout de sa logique.  Il a enfermé l'homme dans la seule parole. Pourtant, Serendipity, il avait des signes:  Il mourra d'un cancer de la bouche! intéressant pour quelqu'un qui prétend "soigner" par la parole!

Voua avez dit "Serendipity" / Opportunité à saisir. j'ajouterai: signes à entendre, déchiffrer et discerner... pour ne pas mourir étouffé ou ne pas étouffer les autres.
en plus, que tous ces chercheurs d'or me communiquent leur acharnement pour réaliser, leur foi pour y aller toujours, au delà des réussites immédiates.


2 commentaires:

  1. Quel est mon or ? Pour quoi suis-je prêt à être pionnière, à me lancer sans assurance garantie, à risquer ? Quelles aides sur mon chemin ? Quelles embûches ? Quels liens qui me retiennent ?
    Intéressant que votre voyage physique puisse me permettre d'énoncer un questionnement, je crois, proche du vôtre. Amitiés. MTV

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  2. merci pour ton accompagnement au delà de notre voyage "physique". Pionnier, oui c'est aussi se retrouver face au Grand Canyon et être obligé de faire demi tour. Les sédentaires, les timides et les peureux, les assurés de tout côté, gloseront sur cet "échec"! Mais quel pied!

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